Petit pays d’Afrique situé au large du golfe de Guinée, le Togo est un pays doté de nombreuses ressources naturelles. La force de travail de ses populations, la richesse de ses terres, la particularité de son climat tropical et des politiques économiques mises en place sont autant de facteurs qui font du Togo un « grand petit pays » ! Vous serez surpris de découvrir toutes les merveilles que renferme ce pays de 56 785 km2 de surface et ce qu’il peut en faire …
Secteur primaire
C’est le premier secteur de l’économie. Le secteur primaire concerne la collecte et l’exploitation directe des ressources naturelles sans passer par un processus industriel. On comprend tout de suite pourquoi l’agriculture, l’élevage ou encore la pêche sont classés dans cette catégorie. Des données fournies par la Banque mondiale révèlent que le secteur primaire était responsable à hauteur de 26.1% du PIB nationale au Togo en 2018. Ce qui en fait le deuxième secteur économique en matière de richesse. Malgré sa très légère contribution à l’économie nationale, c’est un secteur bien plus important pour le pays qu’il n’y paraît. En lisant la suite, vous comprendrez !
L’agriculture : le pilier de l’économie togolaise
Le travail de la terre est bien connu et maîtrisé par les togolais comme partout en Afrique d’ailleurs. Près de 25% de la surface globale du pays est cultivée. Bien que les techniques de travail soient jusque-là en majorité rudimentaire, les productions sont tout de même importantes. Près de 80% de la population ne vit que de cette activité. Les cultures sont très variées. On produit entre autres du mil, du maïs, du manioc, du sorgho, de l’igname, du cacao, du café, du Karité … Le coton est le premier pourvoyeur de fonds. C’est la principale culture industrielle et premier produit d’exportation agricole. Parmi les produits exportés, on retrouve également le café, le cacao, l’huile de palme et le phosphate (5e producteur mondial).
Au fil des années, le gouvernement togolais n’a pas hésité à promouvoir le développement de cette activité à travers d’énormes investissements et la mise en place de programmes de développement. Le dernier en date est le Programme National d’Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire (PNIASA). Lancé officiellement en 2012, plus de 600 milliards de Fcfa ont été alloués à sa réalisation. De ce programme, ont découlé le Projet d’Appui au Développement Agricole (PADAT), le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA) et le Projet de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest au Togo (PPAAO-Togo) encore connu sous l’abréviation WAAPP en anglais. Grâce à ces projets, le secteur a connu une avancée considérable, mais de nombreux efforts sont encore à faire car plusieurs ressources sont encore inexploitées.
L’élevage et la pêche
D’après le Ministère chargé de l’élevage, le secteur a connu une forte croissante au Togo grâce au Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA). De 2011 à 2017, on est passé de 300 00 têtes de bœufs à 457 000 têtes et de 1.5 millions à 4.2 millions d’ovins et caprins. La production de volaille a également explosé en passant de 8 millions à 22.5 millions de têtes.
De son côté, le secteur de la pêche a connu une évolution non négligeable. Fin 2017, on estimait la production de poisson à 27 000 tonnes contre 17 000 tonnes en 2011. Cela est dû notamment à la vulgarisation des techniques de production et l’accès aux formations. Il faut noter que les techniques de production sont toujours très traditionnelles.
A noter la récente loi votée par le gouvernement pour la protection des ressources marines la lutte contre la pêche illégale qui place le Togo comme pionnier de l’économie bleue.
L’exploitation minière
Le sous-sol togolais est une véritable mine d’or. Il est riche en pétrole, marbre, attapulgites, manganèse, calcaire, fer, tourbe, or, uranium mais surtout phosphate. C’est le premier producteur de phosphate dans l’espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Africain). Des rapports fournis par la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) montrent qu’en 2018, la production de l’Union a globalement augmenté de 18.6% en passant de 2 307 900 tonnes en 2017 à 2 738 100 tonnes, grâce principalement à la hausse de celle du Togo de 28.5%. La production d’or a aussi connu une tendance baissière contre une réduction de celle d’uranium et de pétrole dans l’Union. En Côte d’Ivoire, elle a chuté de 17.2% et au Niger de 16.3%.
L’énergie
Le secteur de l’énergie rencontre encore de nombreuses difficultés au Togo. Les besoins en électricité dans le pays sont importants et ne sont couverts qu’en partie. Le principal barrage hydroélectrique est celui de Nangbéto situé sur le fleuve Mono. Le tiers des besoins électriques du pays est assuré par lui tandis que le reste est couvert par les pays voisins, notamment le Ghana. Ce qui rend le Togo dépendant en termes énergétiques. Aussi, le gouvernement ne s’est pas reposé sur ses lauriers et a mis en place en 2018 une stratégie d’électrification chargée de couvrir les besoins énergétiques globaux du pays d’ici 2030. Basée sur les énergies renouvelables, c’est près de 1 000 milliards de Fcfa (1.5 milliards d’euros) qui ont été fixé pour sa réalisation. Au terme de la période d’application, 300 minicentrales solaires devraient être créées et 555 000 Kits solaires distribués dans les foyers à travers tout le pays (voir notre article sur le projet cizo au Togo). De plus, 800 000 foyers devraient être raccordés au réseau existant.
Secteur secondaire
Le secteur secondaire rassemble l’ensemble des activités qui concourent à la transformation des matières premières issues du secteur primaire. Aussi, on retrouve des activités telles que l’industrie du bois, l’industrie manufacturière, l’aéronautique, l’électronique, les bâtiments et travaux publics (BTP) … Au Togo, la contribution de ce secteur à l’économie est plutôt faible. Elle est estimée autour de 15%. C’est donc une véritable opportunité d’investissement pour les plus courageux.
En général, le secteur est dominé par les industries extractives, les industries de bâtiments et travaux publics et les industries agroalimentaires. On retrouve principalement l’industrie du ciment, l’extraction des phosphates et les boissons qui représentent environ 15.6% du PIB. Il existe d’importants gisements de phosphate au Togo. Parmi celles-ci, on retrouve une couche dont les réserves sont estimées à 2 milliards de tonnes. Le pays dispose aussi de nombreux gisements de calcaire de bonne qualité avec des réserves qui peuvent atteindre 200 millions de tonnes. L’exploitation des gisements de fer et de marbre génère également beaucoup de richesses au pays. Il existe des gisements de fer estimé à plus de 500 millions de tonnes. Et pour finir, l’industrie manufacturière est peu répandue dans le pays quoique le secteur agricole soit aussi important.
Secteur tertiaire
Le secteur tertiaire renvoie principalement aux services. Il regroupe toutes les activités économiques qui ne rentrent pas dans les deux premiers secteurs. Ainsi, on peut retrouver l’assurance, l’enseignement, la grande distribution, le tourisme … Sa performance est directement liée à celle des deux premiers secteurs. Par exemple sans moyens de transport, il serait impossible de faire du commerce que ce soit au niveau national ou international. De plus, sans les matières premières produites par le secteur primaire, qu’est ce qui serait vendu ?! Dans les pays développés, c’est le secteur le plus important qui emploie le plus. On classe également dans les tertiaires la justice, la sécurité …
Au Togo, les services sont essentiellement concentrés autour du commerce, de l’activité portuaire, aéroportuaire et bancaire. En 2018, ils représentent près de 60% du PIB national (taxes comprises) selon les statistiques de la BCEAO. Ce qui représente plus de 2 900 milliards de Fcfa. C’est le premier pourvoyeur de fonds dans l’économie nationale. Il fait également du Togo le deuxième pays le plus tertiaire de l’UEMOA. Le pays vient tout juste après le Sénégal (61.2%) et surpasse les pays comme le Bénin (55.6%), la Côte d’ivoire (55%), le Burkina (51.7%), le Niger (45.4%), le Mali (41.9%) et la Guinée Bissau (39.6%). Le secteur est tourné vers la transformation et le développement des services à valeur ajoutée.
De gros efforts ont été faits pour faciliter les créations d’entreprises (avec des coûts réduits et des délais hors normes de 8 heures !) qui ont été salués par un très bon classement au Doing Business 2020 de la Banque Mondiale ; mais également pour faciliter leur fonctionnement avec une transition numérique de l’administration gouvernementale et des possibilités de haut débit dans la capitale Lomé. Cela permet aux jeunes togolais, entre autre, de créer des startups innovantes au sein des incubateurs Nunya Lab et U lab et au pays de se placer en pionnier de l’intelligence artificielle en Afrique francophone.
Comme nous venons de le voir, le Togo est un petit pays très riche en ressources naturelles avec une industrie encore naissante mais déjà bien productive. Il est doté d’un énorme potentiel encore inexploité et renferment donc de nombreuses opportunités d’investissement. Grâce aux politiques économiques et sociales, l’Etat a pu œuvrer à mettre en place un environnement propice au développement des affaires. Les conditions s’améliorent de plus en plus et les changements n’ont pas tardé à se faire ressentir au fil des années. La mise en place de programmes de développement comme le Plan National de Développement 2018-2022 traduit bien la volonté de l’Etat de générer une croissance positive dans le pays accompagné d’une transformation économique et structurelle profonde. Le gouvernement togolais veut la croissance et le bien-être de sa population ; et se donne les moyens pour y parvenir.
Plusieurs multinationales ont déjà sauté sur les opportunités d’affaire que présente ce pays pour accroître leurs richesses. En Octobre 2018, l’entreprise EDF en association avec l’entreprise britannique BBOXX n’a pas tardé à investir dans le pays pour s’occuper de l’électrification.
La route est encore longue certes mais la vision est déjà lancée. Le Togo est sur la bonne voie de l’émergence et devrait être un modèle pour les autres économies africaines.
« On a tous du chemin à faire, mais la balade en vaut la peine »